Présentation
L'Aubaine
Un film de Aline ISSERMANN
Scénario et dialogues Aline ISSERMANN
D’après "la Galère", un sujet de Gilbert SCHLOGEL et Jacques CORTAL
Avec Gérald RINALDI, Laure DUTHILLEUL, Aurélien RECOING...
Une coproduction FRANCE 3 / GRAND LARGE PRODUCTIONS / 2001
Première diffusion France 2 : samedi 8 février 2003
|

|
Résumé
Le village de St Arthur, vu d'avion, est un peu comme celui d'Astérix : petit, isolé et rempli de "gaulois" forts en caractères.
Mais leur seul rempart, leur seule forteresse ce sont les champs et quelques bouts de forêts.
Et, contrairement à Astérix et ses amis, personne ne s'intéresse à eux. Ce sont les oubliés d'un monde agricole en pleine mutation. La voie ferrée, qui promettait la liaison avec le monde entier, a été arrachée. Les magasins, qui rythmaient la descente de la rue principale, ont baissé leurs rideaux de fer devant le succès de l'Europe et de ses grandes chaînes commerciales.
Le village se défend comme il peut. On fleurit le terre-plein central, on repeint le panier de basket... mais le coeur n'y est plus,il n'y a pas de travail. Qui viendrait redonner de l'essor à un village qui n'a même pas un vieux château où une grotte quelconque à mettre sur un dépliant ?
D'ailleurs depuis la construction de la quatre voies qu'on entend ronfler par vent d'Est, plus personne ne passe. Le café, repris par chance par Dominique, après son retour forcé de Yougoslavie, ne tiendra pas longtemps à ce compte-là. C'est la dernière vitrine de St Arthur.
"Ah! au moins, (comme dit le Maire), on a la paix, on a pas toutes les emmerdes des banlieues, le soir on roupille tranquille! "
Mais au conseil municipal quelques élus sont en train de préparer, sans le savoir, une radicale transformation du village.
Tout commence parce que Christian, un très modeste exploitant de pommes, s'est mis en tête d'imposer au village un curé !
{/tab}
Note d'intention de la réalisatrice
" Il y a tant de gens seuls.Il faut vraiment être égoïste pour rester seul quand on est seul "
Tennessee Williams
Le film est une comédie sur l'aventure de quelques personnes qui, malgré leurs différences, malgré leurs démêlés avec leur propre passé, malgré les difficultés affectives ou économiques, arrivent à se découvrir, à s'entraider, à se serrer les coudes, à se donner la main.
Un curé, pas comme les autres, débarque dans un village avec une bande de SDF. Le village se meurt. Il ne figure plus sur la carte de la nouvelle Europe agricole. Après maintes frictions, ce sera une aubaine pour tout le monde.
Ce qui arrive à ce petit village perdu dans la glaise ou la garrigue, c’est une aubaine…
Et pourtant c’était mal barré, au départ.
Déjà les villageois, les paysans, qui n’arrivaient pas à joindre les deux bouts, râlaient souvent… et parfois y’avait de quoi… mais alors… quand ils virent débarquer dans leur fief une bande de « branquignoles », de SDF, précédé du nouveau curé tant attendu… alors là !… Le coup était trop dur à encaisser.
Le curé, on voulait bien, au contraire ! Mais pas avec ses zouaves !
Henri qui s’était battu pour la réouverture de l’église restait sans voix. C’est sa sœur Marie, qui avait donné le contact avec ce curé… en fait au ban de l’évêché.
A bien y regarder tout le monde était au ban de quelque chose.Les SDF au ban de la société, les exploitants agricoles au ban de l’Europe, le seul café-épicerie au ban du système capitaliste…
Sans entrer dans l’histoire, on peut dire que personne ne se doutait que l’installation de cette curieuse équipe allait être, après pas mal de remous et de crises, une aubaine pour le village.
Tout d’abord du malheur ou de la difficulté, de la méfiance ou de l’intolérance de chacun, allait naître cette sensation de ras-le-bol qui fait qu’un jour on décide que ça suffit… de détester les autres, de se détester soi-même.
Que se soit le curé ou Henri l’exploitant agricole, que ce soit PIERRE l’ancien jeune industriel devenu SDF ou Marie revenue au village après certains déboires, que ce soit le fils d’Henri toxicomane ou le Maire médecin du village… personne n’évitera la remise en question, personne ne restera indifférent. Un village va faire peau neuve.
Après maintes péripéties, Pierre, celui qui avait pourtant décidé de ne plus rien faire de sa vie, Pierre le SDF va sortir de sa dépression d’abord grâce à Marie dont il est amoureux, ensuite grâce au curé qui l’a toujours soutenu et qui se retrouve avec de grosses difficultés financières, et pour finir grâce aux gamins du village qui ont le même âge qu’aurait pu avoir son fils disparu. Marie est la première à croire que tout est possible, c’est la première à faire le pont entre les deux mondes.
Pierre qui était un as de l’informatique s’y recolle ! Il le faut, les affaires du curé vont mal. L’atelier de recyclage de chiffons n’arrive pas à subvenir à ses besoins, à payer une machine achetée pour améliorer le travail. Il faut tout reprendre, tout recompter, trouver des solutions.
Du coup les jeunes du village ont une idée… et si Pierre donnait un coup de main pour avoir un cyber-café ?.. C’est l’instit (une femme) qui leur en a parlé. Le patron du café est prêt à tout puisque de toutes façons ça va si mal…Et le Maire prêt à trouver des fonds. Pierre installe Internet dans le village. On sort de son isolement. Après bien des conflits Henri acceptera l’aide du cyber-café et de ses adhérents… Une première commande venant du Japon pour la production d’Henri.
Marie ouvre une boutique de frippes avec les SDF : une surprise attend le village : un défilé de mode avec les vieilles fringues choisies et arrangées par Marie… les mannequins : des jeunes gens, jeunes filles et dames du village… et les trois autres SDF. La mode des campagnes… On rigole, et ça faisait longtemps… Et si par Internet, on lançait le premier festival de la « mode-récup » ?
Les idées fusent… On laisse le village au moment où ses occupants arrivent à se projeter dans l’avenir. L’entraide a porté ses fruits. Rien n’est jamais définitivement résolu, ils le savent, mais Bon Dieu que ça peut faire du bien de voir des lumières allumées tard le soir.
Tous les rêves ne seront pas réalisés, des vérités un peu dures à encaisser ainsi que des déceptions auront surgi mais on aura cessé de se haïr, de croire que l’enfer c’est les « autres ».
Un amour sera né entre Marie et Pierre. Marie aura cessé d’attendre Gusto, le curé. D’autres unions se feront ou se déferont, aussi particulières soient-elles.
Aline ISSERMANN